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Je suis en micro-entreprise, dois-je passer en EI ou en EURL ? Comment et pourquoi ?

Quand on démarre une activité, la micro-entreprise (anciennement auto-entreprise) est souvent le choix le plus simple : formalités allégées, fiscalité simplifiée, peu de paperasse. Bref, un vrai tremplin. Mais rapidement, lorsque le chiffre d’affaires évolue, beaucoup d’entrepreneurs viennent à se poser la même question : « Dois-je rester en micro ou passer en EI ou en EURL ? »

Ce dilemme est loin d’être anodin. Derrière, se cachent des enjeux importants : protection de votre patrimoine personnel, niveau de charges sociales, fiscalité, crédibilité auprès des clients et partenaires…

Dans cet article, nous allons décrypter les différences entre EI (Entreprise Individuelle) et EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), comprendre pourquoi et quand il est judicieux d’évoluer, et surtout vous donner des conseils concrets pour faire le bon choix.

Micro-entreprise : un tremplin, mais pas une solution définitive

Le régime de la micro-entreprise séduit de nombreux créateurs grâce à sa simplicité administrative, comptable et fiscale. C’est un vrai tremplin pour démarrer une activité sans se noyer dans les formalités.

Mais cette facilité a aussi ses contreparties :

  • plafonds de chiffre d’affaires (les seuils de recettes du régime micro-entreprise  sont fixés à 188 700 euros pour les activités de vente des marchandises, d’objets, de fournitures et de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement (hôtels, chambres d’hôtes, meublés de tourisme), et à 77 700 euros pour les autres activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les professionnels libéraux relevant des bénéfices non commerciaux (BNC)),
  • absence de déduction des frais réels, ou encore un mode de calcul forfaitaire qui peut rapidement devenir pénalisant selon la nature de l’activité.
  • et enfin, ce régime peut aussi limiter la crédibilité de votre activité auprès des banques, investisseurs ou gros clients.

📌 Bon à savoir : la micro est idéale pour se lancer, tester une idée, démarrer en douceur… mais montre vite ses limites dès que l’activité grandit.

Passer de la micro-entreprise à l’entreprise individuelle : ce qu’il faut savoir

La micro-entreprise  séduit par sa simplicité. Mais derrière ce régime ultra-allégé se cache une réalité juridique : un micro-entrepreneur est déjà un entrepreneur individuel, qui bénéficie simplement d’un cadre fiscal et social simplifié.

Alors, pourquoi et comment passer de la micro-entreprise à l’entreprise individuelle “classique” ? Quels sont les changements concrets pour l’entrepreneur ? Décryptage.

Quand faut-il quitter le régime micro-entrepreneur ?

Deux situations peuvent amener à sortir du régime simplifié :

  • Le dépassement des seuils : si vous franchissez les plafonds de chiffre d’affaires (77 700 € pour les services, 188 700 € pour la vente en 2024) ou les dépassez deux années de suite, vous basculez automatiquement en entreprise individuelle au 1er janvier de l’année suivante.

  • Le choix volontaire : certains entrepreneurs préfèrent anticiper et sortir du régime micro pour bénéficier d’une comptabilité plus complète, déduire leurs frais réels ou crédibiliser leur structure.

Les changements administratifs : inscription et registres via le Guichet Unique

Quitter le régime micro, c’est accepter des obligations plus classiques :

  • Pour une activité commerciale : inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS).

  • Pour une activité artisanale : inscription au répertoire des métiers (RM).

  • Pour une activité libérale : formalités auprès de l’Urssaf.

Ces démarches permettent d’intégrer le régime de l’entreprise individuelle “classique” et de rendre l’activité plus lisible auprès des partenaires (banques, clients, fournisseurs).

Comptabilité : fini la simplicité, place aux obligations réelles

En micro-entreprise, un simple livre des recettes et un registre des achats suffisent. En entreprise individuelle, c’est tout de même différent :

  • Enregistrement chronologique de toutes les opérations comptables.

  • Inventaire annuel du patrimoine de l’entreprise.

  • Comptes annuels obligatoires : bilan, compte de résultat et annexe (avec des allégements possibles selon la taille de l’entreprise).

Même si les petites structures bénéficient de présentations simplifiées, il devient souvent nécessaire de faire appel à un expert-comptable pour respecter les normes.

Fiscalité : du forfait au bénéfice réel

Le changement majeur réside dans la manière de calculer l’impôt.

  • En micro-entreprise : impôt calculé de façon forfaitaire, ou prélèvement libératoire sur les recettes.

  • En entreprise individuelle : impôt calculé sur le bénéfice réel (recettes – charges).

Depuis 2022, l’entrepreneur individuel peut aussi opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) :

  • Taux réduit à 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices.

  • Taux normal de 25 % au-delà.

Ce choix fiscal peut être avantageux pour optimiser sa rémunération ou réinvestir dans l’activité.

Cotisations sociales : une nouvelle méthode de calcul

En micro-entreprise, les cotisations sociales sont simples : un pourcentage fixe appliqué au chiffre d’affaires.

En entreprise individuelle, c’est plus nuancé :

  • Si vous restez à l’impôt sur le revenu (IR) : vos cotisations sociales sont calculées sur le bénéfice réel (comptez en moyenne 40 à 45 %).

  • Si vous optez pour l’IS : elles sont calculées sur votre rémunération nette et, le cas échéant, sur les dividendes dépassant 10 % du bénéfice net.

Conséquence : vos charges sociales peuvent mieux refléter la réalité de votre activité, mais elles deviennent aussi plus complexes à anticiper.

Autres changements pratiques

  • Facturation : certaines mentions obligatoires diffèrent, vos modèles de factures doivent donc être mis à jour.

  • Évolution possible : quitter le régime micro ne signifie pas être enfermé en entreprise individuelle. Vous pouvez ensuite envisager une EURL, qui offre encore plus de protection et de crédibilité.

  • Calendrier : la sortie du régime micro doit être déclarée avant le 31 décembre de l’année en cours, pour une application dès le 1er janvier suivant.

📌 Bon à savoir : quitter la micro-entreprise pour passer en entreprise individuelle classique signifie gagner en crédibilité et en possibilités fiscales, mais aussi accepter davantage de contraintes administratives et comptables. C’est un choix stratégique : à faire si vous dépassez les seuils, si vos charges sont importantes, ou si vous voulez poser des bases solides pour faire grandir votre activité. Et si vous souhaitez aller encore plus loin dans la protection de votre patrimoine et l’optimisation de votre structure, il peut être judicieux de considérer l’EURL. Passer en EURL : plus de protection et de crédibilité

Passer de la micro-entreprise à l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : ce qu’il faut savoir

Passer de la micro-entreprise à l’EURL est une étape majeure dans la vie d’un entrepreneur. Ce choix n’est pas une « simple formalité », mais une véritable évolution : il ne s’agit pas d’une transformation automatique, mais bien du transfert d’une activité exercée en nom propre vers une société à part entière.

Concrètement, cela suppose trois étapes :

  1. Créer l’EURL,

  2. Transférer le fonds de commerce,

  3. Clôturer la micro-entreprise.

Voyons ensemble ce que cela implique, pas à pas.

Étape 1 : constituer l’EURL

Avant toute chose, l’entrepreneur doit créer sa nouvelle société. Cela passe par :

  • la rédaction des statuts,

  • le dépôt des apports en numéraire,

  • l’évaluation des apports en nature (notamment si le fonds de commerce est apporté),

  • la publication d’une annonce légale de constitution,

  • et l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).

📌 Bon à savoir : si le fonds de commerce est transféré par apport en nature, sa valeur entre dans le capital social de la nouvelle EURL.

Étape 2 : transférer le fonds de commerce

L’activité de la micro-entreprise doit ensuite être transmise à l’EURL, soit par :

  • apport en nature,

  • cession du fonds de commerce.

Dans les deux cas, une évaluation précise est nécessaire : clientèle, matériel, droit au bail, marque, enseigne… tous ces éléments composent le fonds de commerce et doivent être valorisés.

📌 Bon à savoir : l’apport du fonds de commerce est généralement réalisé au moment de la constitution. Il suppose un acte d’apport, et peut dans certains cas être sécurisé par un commissaire aux apports.
La cession, quant à elle, nécessite un acte de cession et doit intervenir immédiatement après la création de l’EURL.

Étape 3 : fermer la micro-entreprise

Une fois le transfert effectué, il faut clôturer la micro-entreprise.

Cela implique :

  • une déclaration de cessation d’activité via le Guichet Unique (procedures.inpi.fr), puis, dans les 60 jours, l’envoi aux impôts d’une déclaration de revenus n°2042 et 2042-C-PRO, en y intégrant le chiffre d’affaires restant (même pour les factures non encaissées).

Transformer une micro-entreprise en EURL : quels changements ?

1- Sur le plan juridique

Avec l’EURL, l’activité n’est plus exercée en nom propre mais portée par une personne morale : la société.
Cela implique un fonctionnement plus encadré : statuts, obligations de décision, respect du droit des sociétés.

2- Sur le plan fiscal

  • EURL à l’IR : l’entrepreneur reste imposé personnellement sur le bénéfice réel, mais les charges sont déductibles (contrairement à la micro).

  • EURL à l’IS : la société paie l’impôt sur ses bénéfices (avec un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 € puis 25 % au-delà), et le dirigeant est imposé uniquement sur sa rémunération et ses dividendes.

3-  Sur le plan social

L’entrepreneur reste affilié au régime des travailleurs indépendants.

  • En micro, les cotisations sont calculées au forfait sur le chiffre d’affaires.

  • En EURL, elles sont calculées sur le bénéfice (IR) ou sur les rémunérations/dividendes (IS).

4- Sur le plan comptable

C’est probablement le changement le plus lourd :

  • tenue d’une comptabilité complète,

  • enregistrement de toutes les opérations,

  • établissement d’un bilan, d’un compte de résultat et d’une annexe.

📌 Bon à savoir : Passer de la micro-entreprise à l’EURL est un tournant stratégique. Cela permet de gagner en crédibilité, de déduire ses charges réelles et d’ouvrir la porte à des perspectives de croissance. Mais cela implique aussi plus de formalités, une comptabilité plus lourde et de nouvelles règles fiscales et sociales. Autant dire qu’à ce stade, l’aide d’un expert-comptable devient quasiment indispensable.

Conclusion : Micro, EI ou EURL, une question d’évolution

Choisir entre rester en micro-entreprise, évoluer vers l’entreprise individuelle classique ou franchir le pas vers l’EURLn’est pas une simple question de statut juridique. C’est une décision stratégique qui reflète l’évolution d’un projet entrepreneurial.

La micro-entreprise demeure le point de départ idéal : un cadre simple, allégé en formalités et accessible à ceux qui veulent tester une activité. Mais sa simplicité a un prix : des plafonds de chiffre d’affaires, une impossibilité de déduire ses charges réelles, et une crédibilité limitée auprès de certains partenaires financiers.

L’entreprise individuelle classique, elle, marque un premier tournant. Elle permet de déduire ses dépenses réelles, d’adopter une comptabilité plus structurée et d’accéder à une fiscalité adaptée à une activité en croissance. Mais cette liberté accrue s’accompagne d’une gestion plus lourde, qui peut effrayer certains entrepreneurs.

Enfin, l’EURL incarne une autre étape : celle où l’activité n’est plus seulement un projet personnel mais une véritable société, dotée de sa propre personnalité juridique. Elle apporte crédibilité, sécurité et perspectives de développement, au prix de formalités plus complexes et d’obligations renforcées.

En définitive, il n’existe pas de « bon » ou de « mauvais » statut : il y a simplement un statut adapté à un moment donné de votre parcours. Le plus important est de rester attentif à l’évolution de votre activité, à vos besoins et à vos ambitions, afin de faire évoluer votre cadre juridique en cohérence avec votre réalité d’entrepreneur.

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